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Solo pipo (ou presque)

Le meilleur moyen de réussir un album solo, c’est d’inviter des copains à se joindre à la fête, qu’ils soient chanteurs, illustrateurs, expérimentateurs sonores ou, plus simplement, pianistes.


Il ne fallait pas manquer d’aplomb pour oser s’approprier un tel monument de la littérature française, mais on peut parier que Baudelaire n’aurait pas détesté ces mises en musique délicates et aériennes de son fameux recueil, chanté par un Frànçois sans ses Atlas Mountain mais avec Fisbach, Juliette Armanet, Voyov.


Après l’irresistible compile Sky Girl, directement ajoutée à notre liste d’albums pour île déserte dès sa sortie en 2016, Julien Dechery nous offre une nouvelle collection de pastilles pop étranges et rêveuses, issues des expérimentations d’un timide qui disséminait au compte-goute ses cassettes il y a 30 ans…


Échappé de Oiseaux-Tempête, du Réveil des Tropiques ou encore de Foudre!, F. D. Oberland joue, entre autres, du Dark Energy de Doepfer, du Hurdy-Gurdy BAB V et du Duduk : on ne sait pas ce que c’est, mais ça sonne drôlement bien, dans le genre gravitas lugubre, exutoire eschatologique et messe noire.


Quelle satisfaction quand un artiste dont on attend beaucoup sort un album qui surpasse nos attentes ! R’n’b francophone décalé, synth-pop ludique, tricotages électroniques inventifs, micro house futuriste… Le petit prince de l’électro-pop française vient d’accéder au trône.