CÔME RANJARD en showcase @ Balades Sonores

« Veilleur de nuit dans un hôtel n’est sans doute pas le travail le plus adapté à une hygiène de
vie impeccable ni une sociabilité de bon aloi, mais il est incontestablement celui qui offre, à
chaque tour de cadran, les plus grands voyages immobiles. C’est du moins l’hypothèse qu’on
se formule quand on écoute la musique de Côme Ranjard, ancien veilleur de nuit d’un hôtel
du Ve arrondissement et auteur de chansons qu’on dirait écrites dans un demi-songe
permanent, où les fuseaux horaires de Paris, du Brésil et du Japon s’entremêlent et où, tels des
voyageurs de passage originaires des cinq continents, cuivres, bois, synthétiseurs et lapsteel
hawaiiens semblent entrer et sortir comme bon leur semble.
L’autre hypothèse est que job alimentaire ou non, la musique de Côme Ranjard serait
pareillement superlative et unique, car Côme Ranjard est, d’évidence, un surdoué. On parle là
d’un homme qui a créé son premier groupe en CM2, à 10 ans, qui écrivait des dizaines de
chansons par semaine à 13 ans, et qui a commencé à s’enregistrer sur 4-pistes à 14 ans, à une
époque où le lycée était encore un futur incertain. Cela se passait en banlieue parisienne, avant
qu’il entame ses études aux Beaux-Arts de Paris, école qui a vu passer un Ranjard par
génération depuis des années. C’est là-bas que Côme Ranjard expérimente la musique, le
dessin et la vidéo ; et surtout, c’est dans l’effervescence des Beaux-Arts qu’il peaufine son
écriture jusqu’à trouver celle qui lui est propre. Il y compose notamment un recueil de poème
enrichissant là son travail de parolier.
Des années et des centaines de chansons plus tard, c’est peu dire que Côme Ranjard a pris son
envol. Capable de relier dans le même morceau Philippe Katerine et Haruomi Hosono, Mac
Demarco et Caetano Veloso, Andy Shauf et Bertrand Belin, capable en somme de marier la
pop la plus immédiate aux arrangements les plus sophistiqués. Autant compositeur que
producteur musical derrière la console, le jeune musicien de 30 ans réussit donc l’exploit de
citer beaucoup de beau monde, sans jamais sonner comme personne.
Déjà remarqué par Les Inrockuptibles, Magic ou FIP, son premier EP autoproduit s’intitulait
L’enfant casanier. C’était juste – et indiquait déjà qu’on peut faire le tour du monde depuis sa
chambre –, mais incomplet. Car Côme Ranjard est aussi un homme drôlement bien entouré. Il
a eu Flavien Berger en professeur de vidéo, il rencontre John Carroll Kirby (producteur et
musicien américain pour Connan Mockasin, Franck Ocean etc…) lorsqu’il fait sa première
partie. Ces deux artistes auront eu une grande influence sur sa manière de produire sa propre
musique. Proche et amis de tous les noms les plus brûlants de la jeune scène pop et indie
parisienne (Gaétan Nonchalant, Michelle Blades, Biche, Green Catani, Dog Park, Lords,
Charles Dollé…), ceux qui l’ont vu sur scène savent aussi que Côme Ranjard, entouré
d’éléments éminents de cette jeune garde, réussit à donner une dimension encore plus forte à
ses musiques en live.  »

Vietnam Label/Wagram Labréa