MUSTANG en showcase @ Balades Sonores

Comment convaincre que Mustang est un des groupes français les plus importants de ces quinze dernières années ?
Mais surtout, y a-t-il vraiment débat sur le sujet ? Inutile de revenir sur les débuts à Clermont- Ferrand ou de retracer la préhistoire du groupe – la rencontre, au milieu des années 00, entre Jean Felzine, Johan Gentile et Rémi Faure, trois lycéens qui s’emmerdent (pléonasme). Souvenons-nous cependant de cette passion commune pour le rock d’hier – Nirvana, c’est loin déjà – et d’avant-hier – les pionniers tant qu’à faire, d’Elvis à Roy Orbison.

Le tableau qui s’en suit est classique : l’archéologie musicale, les fouilles à la médiathèque du coin, l’épiphanie Stooges, la révélation Suicide, un tropisme pour la soul façon New-Orleans, la country d’Hank Williams ou les chansons détraquées d’Aphex Twin, samplé dès le premier album…
Nous ne nous attarderons pas sur quatre essais absolument indispensables, depuis A71 (2009), lancé comme un “à nous deux Paris!” jusqu’au lucide Memento Mori (2021).
Ruptures amoureuses et népotisme, capitalisme vert et filles “faciles”, mathématiques et deuil, jeux vidéo et dignité… Voici quelques-uns des thèmes abordés dans l’œuvre de ce groupe pas comme les autres, dont les chansons signifient vraiment quelque chose.
En marge de ces LP, le trio se pique de reprises (Bashung, Brassens, Booba…), tourne au Japon et prêche la bonne parole au Royaume-Uni en compagnie de Blondie (oui oui).

À l’heure du cinquième album, Mustang a (un peu) changé (remplaçant le batteur Rémi Faure, Nicolas Musset se colle aux fûts et à la production) et signe, avec MEGAPHENIX,
son œuvre la plus variée et surprenante à ce jour. Son album le plus ouvert aussi, invitant le saxophoniste Thomas de Pourquery et le chanteur Arthur Teboul de Feu! Chatterton.
En s’inscrivant dans plusieurs traditions à la fois (rock’n’roll, chanson d’ici, électro antédiluvienne, le tout mâtiné de frustration adolescente, de mélancolie bleutée et de méchanceté amusée et assumée),
Mustang trace sa propre route, loin des modes qui se démodent. Quant aux possibles héritiers, on les cherche encore !