Description
Les musiciens de Martin Circus ne se sont jamais laissé aller à la facilité. Leur jeu, leurs arrangements sont constamment imparables et léchés. Un attachement à la qualité qui force l’admiration. Comme disait Coco Chanel, «la mode se démode, le style jamais.»
Lorsque Martin Circus voit le jour en 1969, le groupe pose les bases du genre français « pop musique » et se détourne consciemment du yéyés et du rock’n’roll français pour se rapprocher du psychédélisme et de la langue française. En 1971, ils formaient un groupe révolutionnaire et innovant, se déplaçant aussi vite qu’un train à grande vitesse et s’appuyant sur tout ce qu’ils avaient trouvé en cours de route. Confronté à des changements fréquents de membres du groupe, à des problèmes de management et à des évolutions musicales, Martin Circus a finalement tenté de se frayer un chemin dans tous les styles : soul, R&B, glam rock, disco, new wave, mainstream des années 80.
En suivant leur voyage, vous pourrez observer comment le monde évolue au fil des palmarès musicaux. En coulisses, un homme tire toutes les ficelles depuis les premiers jours du groupe. Le manager et directeur artistique Gérard Hugé a travaillé à la fois pour le groupe et pour le label, ce qui n’a jamais été une bonne nouvelle. Sa principale préoccupation était de sortir des disques, peu importe qui jouait dessus. Au milieu des années 70, il enregistre le nom de Martin Circus et acquiert ainsi tout pouvoir sur le groupe. Lorsqu’il se rend compte que le groupe n’a ni parolier ni compositeur, il oblige les musiciens restants à adapter un certain nombre de succès américains des années 60. Le résultat fut beaucoup d’argent : « Marylène » fut un énorme succès et leur donna un nouvel élan. Les Martin arboraient un nouveau look : ils portaient des costumes brillants de style Courrèges et des bottes à plateforme, et sur scène ils exécutaient des pas de danse chorégraphiés par l’excentrique Amadeo. Ils s’inscrivent parfaitement dans l’engouement disco qui se prépare. Mais leur musique mélangeait du doo-wop et du rockabilly avec de la musique glam rock et funk.
Ils ont finalement réussi leur percée dans le disco avec une bande-son dans le style des groupes disco français comme Space et Voyage. Ils ont sorti sans effort l’épopée « Disco Circus » de 14 minutes, une pièce qui allait devenir un véritable joyau underground. Le DJ et remixeur François Kevorkian l’a sorti sur le label américain Prelude dans une version auto-éditée raccourcie à 7 minutes mais conservant tous les passages fulgurants de l’original. La pièce est devenue un succès dans les clubs de New York et de Chicago et a laissé une impression durable à tous ceux qui l’ont entendue. Au cours des décennies qui ont suivi, il a été samplé sur au moins 40 titres et est apparu dans des dizaines de bootlegs et de compilations renommées – par Laurent Garnier, Carl Craig, Juan Atkins, Joey Negro, The Beatnuts, The Rapture et par Danny Krivit dans le film culturel DJ Maestro. Avec l’arrivée des années 80, Martin Circus change à nouveau de look et de style. Inspiré par Devo et leur musique dance froide, la synthpop des Buggles et le postpunk de Plastic Bertand. Tout au long de leur carrière, marquée par des hauts et des bas, Martin Circus a conservé un élément stable : contrairement à ce qu’ils semblaient paraître, les musiciens n’ont jamais choisi la facilité. Leur jeu et leurs arrangements étaient toujours impeccables et sophistiqués, ils se consacraient sans relâche à jouer une musique de qualité et cela ne pouvait qu’inspirer l’admiration. Comme l’a dit un jour Coco Chanel : « La mode se démode, mais pas le style. »